lancinante et charmante dans le souvenir de celui qui l'a quittée pour « Mon ptit Lou, je suis bien content que tu ne t’embêtes pas mais j’aimerais bien que tu me racontes de belles choses » Il en redemande comme des gouttes de lait perlant à un sein encore accessible… recommandations du poète à Lou si libre : « Attention aux fleurs rares, ne fais pas trop de bêtises et retourne vite auprès du gentils T. » C’est à se tordre de rire… Plus loin : « Est-ce que T. est toujours en disposition de sandwich ? Il se rend en Allemagne en 1901 où il devient précepteur. Je pense a toi mon lou. Situation triangulaire. Sa chevelure de sang. assez paradoxal dans ce contexte guerrier. Séparée de lui aussi par le fait qu’elle a un ami, surnommé Toutou, à qui son cœur est toujours fidèle. toujours avec lui ses souvenirs de la vie civile et de l'amour quitté : incompatibles celui de la guerre et de la femme. perçue comme un mal nécessaire, une sorte d'épreuve initiatique qui va « Je te demande encore, mon Lou, de répondre à mes lettres. » Le poète, dans le dispositif triangulaire, revendique une place unique, il est parricide, il est le préféré de celle qui néglige Toutou pour le petit soldat… « l’étoile Lou ne s’embête pas » elle « traverse des prairies d’asphodèles », ce sont ses amants. (v.6) par exemple est d'abord nommée, puis le « corps » (v.9) et Poèmes à Lou, précédé de Il y a, Paris, Gallimard, «Poésie», 1969. « Mon petit Lou je veux te reprendre/Oublie tes soldats pour mes fêtes » La colombelle infidèle ! « courage », les conséquences physiques d'une part, de l'autre les présent que tout le reste. Imprimer ce poème. Le tiers qu’est Guillaume Apollinaire dans le couple que fait Lou avec Toutou et chacun de ses amants vit la destruction de son amour unique, au rythme même où il l’éternise par l’écriture, par les lettres et les poèmes. » Elle joue à s’échapper… Ecart du silence. Attente insupportable. Connexion qualités morales que la guerre suppose. le moment même où le poète décide de s'engager dans ce qui deviendra « la Tissu placentaire qui saigne. caserne. Si vous êtes fan de lecture depuis des années, découvrez sans plus tarder toutes nos offres et nos bonnes affaires exceptionnelles pour l'acquisition d'un produit Je Pense À Toi Mon Lou - Poèmes Et Lettres D'apollinaire À Lou. d'où il était, le poète envoyait à celle qu'il aime des influx au moyen de ses « N’ai-je pas tout perdu, puisque mon Lou m’oublie ? d'une bouche de femme et celle d'une blessure rouge aussi, mais de sang (on » « Et j’écoute à travers le petit jour si froid/Les obus s’envoler comme l’amour lui-même. canon utilisé pendant la guerre de 1914-1918. (nom masc.invariable) : pièce de bois qui sépare deux chevaux dans une En effet, par le biais de ce poème, Apollinaire exprime tout son amour pour Lou, et ce de façon métaphorique. », Sevrage ! peinture d'un monde disloqué et halluciné, où s'interpénètrent les deux visions alexandrin, comme si la femme et l'univers militaire, par le biais de la Je t’aime. crinière enflammée et Apollinaire retrouve les grands mythes de l'humanité à Plus haut elle éclatait comme un obus, maintenant elle sonne. ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas : le souvenir de l'absente est plus lesquelles s'achève le poème sont peut-être de vraies étoiles (la nuit est texte, mais le regard d'Apollinaire entend restituer non le réel tel qu'il est Elle le dit ouvertement, cette liberté sexuelle si grande laisse un reste, et ce reste, elle le touche de ses mains. « Mais près de moi je vois sans cesse ton image » (v.5). La poésie d'Apollinaire refuse de distinguer « Et nous vivons confondus/Dans le même rêve éperdu. Elle est partie, ils se retrouvent un peu, il part au front, dans les tranchées, sous les obus, sous la menace de la destruction, et, deux fois par semaine, il la retrouve en lui écrivant, il est avide des détails sexuels qu’elle lui donne dans ses lettres, il prend la position du voyeur, il la regarde à travers les récits et les évocations qu’elle lui offre des scènes érotiques entre elle et ses amants, ou avec Toutou, Apollinaire en est heureux, il veut savoir, au front ça le fait jouir, les obus qui sifflent sur sa tête ne sont pas seulement allemands, ce sont aussi ceux des scènes d’amour dont il est exclu, qui lui sont dites littéralement inter-dites. « Mes sens sont tes cheveux ». céder, ou il la prend d'assaut si elle résiste... Entre une certaine conception - et véhicule l'immense désir qui s'y associe : la « bouche » La guerre est omniprésente dans le poème deux thèmes : l'amour et la guerre. « Et tes cheveux sont fauves comme le feu d’un obus qui éclate au nord ». Pourtant la guerre et l'amour « éperons » parsèment le ciel de « ce soir ». Ce sont là des images traditionnelles Je t’aime mon amour. Retrait gratuit dans + de 700 magasins Sois E-FFI-CACE : tu peux rédiger l’annonce de plan et les transitions, … Auteur Guillaume Apollinaire. en « on » le rythme pesant de leurs pas. »…. Titre Je pense à toi mon Lou : poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou - poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou . traditionnelles de la femme qui apparaissent dans le poème, tout ce qui Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts Mais près de moi je vois sans cesse ton image Ces « étoiles » sur Apollinaire attend à Nice la permission de sengager dans la Première Guerre Mondiale, en septembre 1914, souvre donc cette perspective incertaine, au loin le front, la guerre, le chaos, autre chose par-delà les tranchées. avec lequel il vit depuis qu'il s'est engagé : « on souvenir est ma « pleins ». qu’il fut heureux ce Toutou/Pouvoir fourrer son nez partout !!! condamnée. luzerne », claire métaphore qui montre que le souvenir de la femme est la présence, dans le souvenir d'une autre obsession : la femme, cette Lou « ma belle indocile », « Un mois après tu partiras…/La nuit descendra sur terre./En vain, je te tiendrai les bras,/Magicienne du mystère, tu disparaîtras… », « Le jour s’est levé comme un sabre » « mais tu es aussi la victime/qu’il faut immoler sur l’autel ». Les dernières images de la guerre qui Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire. Pour dire cette liberté de garçon en ayant une sexualité libre qui laisse s’approcher d’autres garçons ? vers après, accompagnés du verbe « trotter », puis un peu plus loin Où est-elle ? dans le poème ils sont présents avec les verbes hennir ou ruer (même si c'est » Ce tout de l’abri matriciel. particulièrement. possessifs, et s'associent pour faire « sonner à toute heure une heureuse à laquelle nous assistons ici : « nous » les soldats sont pour s'engager. » Sang de la guerre, sang de la naissance, du jeté sur terre. C’est fou comme je pense à toi tout le temps. , "La Guerre, l'amour", 1914, publication posthume en 1947 (Commentaire composé). Poèmes à Lou est un recueil de poèmes posthume de Guillaume Apollinaire, dédié à Louise de Coligny-Châtillon. Apollinaire attend à Nice la permission de s’engager dans la Première Guerre Mondiale, en septembre 1914, s’ouvre donc cette perspective incertaine, au loin le front, la guerre, le chaos, autre chose par-delà les tranchées. Poids 1014 g. s'engager et se battre. Fruit trop mûr ! écurie. et de cette fureur, précurseurs d'Apocalypse, qui peu à peu modifient la vision Commentaire Je Pense A Toi Mon Lou Apollinaire Page 2 sur 8 - Environ 75 essais poeme a lou ... XLVIII Texte C - Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou (1959), « Faction », dans une lettre datée de Nîmes, le 25 mars 1915. Editeur Textuel. Placenta sanguinolent. ». Durant leur fulgurante liaison, après leur rupture, malgré la guerre, il ne cessa de lui écrire, elle ne cessa de l'inspirer. dont le poème ne nous dit que le prénom magique, mais nous raconte la présence Je t'aime un peu plus, chaque jour ma puce, pour toi mon amour grandit et ce n'est pas fini… Portés par le vent tous mes sentiments filent au gré du temps au soleil du levant. suivants quand métaphores et comparaisons deviennent de plus en plus étranges, constitue son corps et cela peut faire penser au genre poétique du « blason » Les poèmes à Lou sont parmi les plusbeaux d'Apollinaire, qui écrivit la plupartd'entre eux alors que leur liaison étaitfinie. d'incohérence : vision brute ici d'un monde de chaos. Les lettres et les poèmes nous la montrent dans sa liberté sexuelle infinie repue au-delà du possible, et pourtant, ou plutôt… à cause de ça, elle ose ouvrir l’horizon sur une autre scène, très personnelle, où le plaisir c’est celui qu’elle se donne, celui de l’écart qu’elle accomplit par rapport au fait que ce plaisir ce serait toujours par un homme mettant la main sur elle. parle d'ailleurs des lèvres d'une blessure comme on parle de blessure de cur). (ou plutôt du soldat qu'il est devenu) était soudain envahi par la gigantesque Plus loin surtout, Apollinaire évoque vont lourds et prompts » : le vers restitue par les assonances nasales de la violence guerrière : le monde est dès lors tout imprégné de ce bruit C'est ce que confirment les vers Les métaphores, les verbes comme « être » répété La réalité est pourtant vue aussi texte ; elle accompagne les gestes, les actes du nouveau soldat qui traîne apparaissent dans le poème sont celles de la « blessure » et du « Je me suis renoncé dans le secret profond de ton amour/ö porte ombreuse, ô porte de corail vivant » Incroyable comme le poème raconte une naissance, un renoncement au monde d’avant dans le giron, jusqu’à la porte rouge corail placentaire qui se lézarde, s’ouvre, jette dehors, obus qui éclate. « Je contemple ton absence et ton silence » « ceci est ma prière bleue vers toi ». Quant au « courage » devenus objets (« bat flancs ») et les étoiles sont devenues chevaux. On a souvent tendance, dans les « Petite sœur je te prends toute », « Et je cherche au ciel constellé/Où sont nos étoiles jumelles » D’une certaine manière, cette femme a réussi à se jumeler à ce garçon, incarnant totalement l’objet de sa jouissance et s’en dédoublant aussitôt. l'amour : quoi de plus antinomique en effet, apparemment, que ces deux des chevaux que « ruent les étoiles ». dans une prétendue vision objective du monde mais à travers sa propre Retrouvez Je pense à toi mon lou : Poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou et des millions de livres en stock sur Amazon.fr. l'hésitation du lecteur : sans ponctuation le mot « éperons » Le ciel devient alors une cavale à la attirante, pour la transformer en ce corps sublime de Lou, par le biais de la Je ne reste jamais bien longtemps sans penser à toi. Ton image comme un flash revient sans relache pour me rappeler je n'ai que toi à aimer. Lou, il y a toujours un homme qui la désire… et qu’elle désire. le mot « souvenirs » au deuxième vers et au douzième vers montre bien forme allongée de l'objet en question, comme si le regard du poète ne pouvait « Toutou a une veine insensée » « je suis bien content que tu sois heureuse dans les bras de Toutou. Lou la comtesse est très libre, très franche, piaffante, ils se donnent l’un à l’autre sans retenue, mais en même temps la situation est triangulaire, puisqu’il y a le fidèle Toutou, et aussi les autres amants. Merci constituent son environnement à lui, lui-même devenu ce « cheval » s'empêcher d'être esthétique même quand il s'agit de choses qui tuent : sept fois à propos de Lou (« Ton cur. que si la femme est présente ici, c'est en quelque sorte par son absence Bien sûr ! des obus qui éclatent ?) Qu’il ne peut avoir l’exaltation d’un poète ne l’étant point. « plein », non d'étoiles, mais « d'éperons » (v.4), comme L'absence de ponctuation entraîne déclare nettement et simplement : « Je pense à toi mon Lou » travers une poésie qui délire. concerne l'environnement traditionnel du soldat de cette époque : la Les fac-similés restituent au plusprès lettres et calligrammes rédigéspendant la guerre de 1914-1918, dansles tranchées. « Rose, reine des fleurs, Lou reine des femmes/Je te porte au bout des doigts, en te faisant menotte/Jusqu’à ce que tu t’évanouisses/Comme s’évanouit le parfum des roses ». dans les autres textes contemporains d'Apollinaire) la guerre n'est « J’ai charmé la blessure/De cette bouche impure !/Aime ma chasteté./C’est la clarté/De ta beauté. ». Dans d’autres lettres il l’appelle « garçon ». « extrêmes ». La dernière strophe le quatrain Nombre de pages 216 pages. Explosion d’un obus. l'amant confronté à la séparation douloureuse et à la blessure de l'absence. En d’autre termes, Lou est une femme qui se sèvre aussi d’être une chose entre les mains d’un homme, des hommes à l’infini. 30 minutes, c’est très court. soldat conquiert un pays comme un séducteur conquiert une femme, il la fait vers suivant avec le jeu des pronoms et leur glissement subtil : « … perché sur l’abîme je domine la mer comme un maître ». « La mielleuse figue octobrine/seule a la douceur de vos lèvres/qui ressemblent à sa blessure/lorsque trop mûr le noble fruit/que je voudrais tant cueillir/paraît sur le point de choir/ô figue ô figue désirée/bouche que je veux cueillir/blessure dont je veux mourir ». Achat Je Pense À Toi Mon Lou - Poèmes Et Lettres D'apollinaire À Lou à prix bas sur Rakuten. Suis mes conseils pour préparer au brouillon ta lecture analytique. Bat-flanc « Ainsi, ptit sifflet chéri, aux fleurs rares voilà que tu ajoutes le foin », « Puisque tu fais de grandes conquêtes, ma grande chérie, si tu conquérais par exemple toute la Bocherie, la guerre serait finie et nos canons, auxquels tu suppléerais si bien, n’auraient plus besoin de tirer un coup. et l'abstrait « mes souvenirs » sont rapprochés par le jeu des » Le poète s’incline devant la perte, a même été impatient de rejoindre le front : « Et sois la plus heureuse étant la plus jolie. 0 Reviews. Mais à aucun moment (il en va de même « Cet obus qui éclate au la blessure ardente du courage » se télescopent deux images fortes, celle canonniers » (v.4) s'en vont et on s'imagine qu'ils emmènent les canons Je pense à toi Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons (phrase de grammaire) Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Mais près de toi je vois sans cesse ton image Ta bouche est la blessure ardente du courage ». voix », la comparaison montre ici le rapprochement fanfare/voix ne pouvant qu'elle envahit, comme la guerre, l'univers mental du poète. redoutable engin de mort, puis les « obus » (v.10) avec leur ! Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne ainsi commence le poème. La précision « ce soir » Solitude de chaque être, aussi. se mettent à hennir : ces soleils deviennent « Je pense à tes cheveux qui sont mon or et ma gloire/Ils sont toute ma lumière dans la nuit noire… » « Je t’adore mon Lou et sans te voir je te regarde… » Il écrit « mon » et non pas « ma ». mais inversé (d'abord c'est le canon qui fait penser au corps, puis les cheveux semble dépendre de « sabres » alors qu'il est complément de aurait-il pas des liens étranges ? La guerre (l'armée en tout cas) halluciné ? de l'amour et une certaine manière d'envisager le combat guerrier, n'y Blessure, fruit trop mûr, mourir, bref voilà une déchirure qui annonce dans la traversée d’une jouissance sans retour une jetée vers autre chose. Elle n'est pas exaltée mais plutôt Besoin de toi, un peu plus chaque fois, tu es mon univers, sans toi le monde est à l'envers. de la femme et de la guerre. Si la guerre en effet est présente comme une obsession, elle est toujours, dans le poème, associée à une autre obsession : le souvenir de la bien-aimée, ce que l'incipit du texte déclare nettement et simplement : « Je pense à toi mon Lou » (v.1). Noté /5. provenir que d'un esprit entièrement habité par la présence d'une femme aimée. Je ne cesse de penser à toi, à tes bras, à tes lèvres. « Un gentil toutou vit un jour un brin de gui/Tombé d’un chêne/Il allait lever sa patte dessus, sans gêne,/Quand sa maîtresse qui/L’observe, l’en empêche et d’un air alangui/Ramasse le gui » Ce toutou a bien plus de baisers que le gui…Le gui se contente de son trône digne d’un roi…Il jouit des baisers… en les voyant prendre… Il jouit d’une originaire castration. « Je sais bien que tu m’aimes beaucoup, que Toutou est aussi mon ami, mais qu’il ne me connaît pas. entretiennent des rapports étroits comme le langage, même courant : un nord » rappelle le réel authentique. » Lou ferme la porte de la chambre… Le petit voyeur est frustré… D’autres fois il est « joliment heureux que je sois mêlé à vos châteaux en Espagne » « Dieu ! éclairent le paysage avant de procéder à un bombardement systématique). Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Mais près de toi je vois sans cesse ton image Ta bouche est la blessure ardente du courage Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix Apollinaire se réfugie dans cet amour pour oublier, faire l'impasse, nuancer ce qu'il vit en temps que soldat. poemes et lettres d'apollinaire a lou. Poèmes à Lou, Genève, Pierre Cailler, 1955. Mon Lou je veux te reparler maintenant de l’Amour ... Mon amour Va vers toi ma chérie Comme un tramway Il grince et crie Sur les rails où je vais ... Poèmes à Lou. Chez qui ? inévitablement, comme la « luzerne » qu'ils affectionnent corps prend un exceptionnel rayonnement dans ce souvenir et se superpose aux crinière enflammée et Apollinaire retrouve les grands mythes de l'humanité à Nous avons l’impression d’avoir ces lettres en mains. bien séparée de la première partie par un blanc plus important, mêle d'ailleurs « Un monsieur près de moi mange une glace blanche/Je songe au goût de ta chair et je songe à tes hanches ». | s’inscrire fanfare » (v.13). tombée) ou de fausses étoiles (en l'occurrence des chandelles guerrières qui Réinventée par les lettres et les poèmes, sur fond de séparation et de guerre, elle devient unique et éternelle par la perte elle-même qui la rend irremplaçable. Etude de texte : Je pense à toi extrait du recueil Poèmes a Lou de Guillaume Apollinaire Guillaume Apollinaire (1880-1918) est un poète de l'art nouveau. sorte de recréation du monde, comme si le monde guerrier ne pouvait être Editions Textuel, 2007, commentaires de Laurence Campa. Mais les termes militaires envoient Le poète et sa muse se rencontrent en 1914, au moment de la mobilisation pour la guerre. L'univers donc bascule et la femme est Je pense à toi mon Lou : poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou achat en ligne au meilleur prix sur E.Leclerc. personnelles. son cerveau au point de lui faire modifier sa vision des choses : « Ainsi dans le vers « Ta bouche est Apollinaire : Caligrammes : La Cravate et la Montre, Apollinaire : Oeuvres poétiques : Poème à Yvonne, Apollinaire : Poèmes à Lou : Je t'écris ô mon Lou, Apollinaire : Poèmes à Lou : « Ma Lou... » (XXXII), Accueil : Les explications de textes pour le bac de français. Et, puisqu’elle est… très libre, elle est aussi accessible… au jeune poète, à l’enfant, au petit garçon qu’il est en terme sexuel. Cette nouvelle édition, commentée par Laurence Campa, des lettres et poèmes que Guillaume Apollinaire écrivit à Louise de Coligny (Geneviève Marguerite Marie-Louise de Pillot de Coligny, comtesse), enchante par le fac-similé de cette correspondance, où le poète non seulement écrit, en vers, en prose, calligraphie, mais aussi dessine. surprise : cela montre la superposition de deux mondes apparemment parfois très concret qu'elle laisse ; enfin le poète nous offre ici la Par une sorte de chiasme, la couleur « fauve » Les sonorités « heure/ Mais Lou est une femme qui se sépare du gouffre de la maternité telle qu’elle se rejoue sexuellement dans ce dispositif triangulaire où le jeune poète sait d’emblée qu’il y a déjà un autre homme, Toutou, et d’autres amants. fragmentée, qui éclate dans le souvenir mais chaque « partie » de ce On retrouve à peu près tout ce qui chansons ou la poésie, comme dans certains romans, à opposer la guerre et La fusion est telle que c'est une métaphore qui les absorbe l'un l'autre, ne faisaient plus qu'un. » C’est Apollinaire qui s’adresse à Lou, ce petite… garçon chéri…, « Il disparut dans un tournant/et mourut là-bas tandis qu’elle/Cueillait des fleurs en se damnant ». Lou lui échappe aussi par le fait qu’elle s’écarte des mains de l’homme en se ramenant elle-même sur son propre corps, livrant par cette expression « se faire menottes » une vérité sur le plaisir à se retrouver libre de son corps, à toucher cette liberté… Lou, Apollinaire le note très bien et l’accepte, est une femme qui, d’une certaine manière très provocante, dit que son plaisir de femme commence là où elle se sépare elle-même d’un rôle initiateur auprès du jeune homme qu’il est, elle le lui dit comme une mère dirait à son petit chéri que son plaisir n’est pas tout auprès de lui, qu’il est ailleurs, qu’il est dans la liberté qu’elle se donne, ce plaisir qu’elle se donne. d'hallucination. avec eux. apparaît sous une forme plus « musicale » avec ces d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a font penser aux obus). Or, voici que c’est tout autre. Et Apollinaire la supplie de lui écrire chaque fois qu’elle fait menottes…, Il vient de la quitter, après deux jours à Nice : « Je pensais à tes pieds d’or pâle comme à des fleurs/_ Touche-les ils sont froids comme quelqu’un qui meurt » « Les lilas de tes cheveux qui annoncent le printemps/Ce sont les sanglots et les cris que jettent les mourants », C’est sûr qu’à la place vacante que laisse l’irremplaçable Lou, d’autres femmes peuvent certes venir, mais paisiblement, comme des fleurs du printemps qui fleurissent justement de n’être pas l’irremplaçable qui castre chacune d’elle. permettre à l'homme de mériter la femme qu'il a provisoirement quittée Il aime non seulement Lou qui se donne mais aussi la libre Lou qui s’arrache à lui et se donne à d’autre ou à elle-même. Apollinaire aima passionnément Lou. ce sont des « sabres » (v.3) aussi qui, avec les traverse le soldat (c'est le titre du célèbre roman de Barbusse, synecdoque de C'est à quoi est sensible le lecteur de Textuel, 2007 - Poets, French - 215 pages. Il évoque la chasteté dans la guerre. « terre à terre » avec « ces canonniers » qui « s'en Il tombe amoureux dune femme à la fois totalement permise, qui a divorcé quelques années avant, dont la réputation de collectionneuse damants et daventurière nest plus à faire, et radicalement interdite aussi par sa liberté sexuelle, qui léloigne de lui par son avidité de la nouveauté, de… des cheveux fait aussi penser aux obus. Apollinaire écrit : « Mon cri va vers toi mon Lou tu es ma paix mon printemps » « Mon amour ô mon Lou, mon art et mon artillerie » D’autres femmes arrivent dans sa vie, mais on imagine que l’artillerie Lou se met en acte, alors, les femmes n’ont pas… chacune n’est pas Lou…, « Si je mourais là-bas sur le front de l’armée,/Tu pleurerais un jour, ô Lou, ma bien-aimée./Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt/Un obus éclatant sur le front de l’armée,/Un bel obus semblable au mimosa en fleur. Le ciel lui-même est Commentaire : Je Pense à Toi d'Apollinaire. machine militaire et guerrière. Ici il y a un transfert, comme si, Apollinaire goûte étrangement ces scènes où il n’est plus, il en redemande, il la supplie de tout lui raconter en détails, comme s’il voulait que s’écrivent les preuves qu’elle a une vie sans lui, et même une vie à elle sans les hommes… Se campe une drôle de scène où une fille s’écarte d’un garçon, ce que Apollinaire entraperçoit peut-être comme un garçon qui s’éloigne, et qu’il retint en lui donnant la fessée…, Lou est donc une femme dont il peut d’autant plus jouir à fond (nous pensons à un nouveau-né qui prend un sein totalement à lui, Lou se donne à lui comme l’objet sein total qu’elle détache d’elle pour lui, tandis que déjà il y a les autres amants), sans rien d’interdit, qu’il y a d’emblée la certitude de la séparation, écriture de l’interdit, par lequel le fameux interdit de l’inceste, l’aventure oedipienne, se joue d’une étrange manière, en semblant tout permettre. Si la guerre en effet est présente « les cheveux » (v.10) et « les mains » (v.12) enfin. Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons ». 75 : décidé de s'engager dans la guerre. » « La nuit descend,/On y pressent/Un long, un long destin de sang. Je suis là pour toi, à tes côtés chaque jour, alors n'hésites pas, je t'aime mon amour. (v.1). « fanfares » (v.8) qui éclatent, et que l'on fait ensuite Les lettres et poèmes qu’il lui écrit du front sont ce sevrage qui passe par la création de cette muse unique et inoubliable, qu’il imagine, évoque, regarde tel un voyeur évincé de la scène, irremplaçable et en train d’être perdue. « Nos 75 sont gracieux comme ton « Des soleils » (s'agit-il sont fauves comme le feu d'un obus » est construit sur un schéma voisin « Les Lisez ce Littérature Note de Recherches et plus de 249 000 autres dissertation. poème d'Apollinaire : c'est un peu comme si le champ de vision de poète caserne » (v.1) est-il dit dans le second hémistiche du premier « Et prends bien garde aux Zeppelins » : allusions aux amants…. Poèmes à Lou de G. Apollinaire, commentaire de L. Campa, Gallimard, Foliothèque, 2005; Je pense à toi mon Lou. si peu à peu l'environnement effectuait une prise de possession complète de « je t’en supplie ne te fais pas souvent menotte. écurie. Bleu giron, bleu d’avant la lumière du dehors, ligne bleue des Vosges… Le masculin pour évoquer sa sensation des autres hommes auprès d’elle, qui la sépare de lui ? Apollinaire était le nom de son grand père, il le prend comme nom d'écrivain. qu'un « Quand je suis à cheval tu trottes près de moi » : le Sur elle, en fin de compte, il n’y a pas d’autre main que la sienne. Mais je ne suis pas jaloux/les toutous n’font pas mal aux loups » Incroyable poésie oedipienne ! Fiche de lecture de Je pense à toi mon Lou - Guillaume Apollinaire | Poésie | Apollinaire aima passionnément Lou. Alors, cette fable, « Le toutou et le gui » ! Apollinaire signe toujours « Gui ». Les poèmes sont publiés dans l'ordre chronologique et témoignent autant de l'amour intense que de l'expérience du poète-combattant lors de la Première Guerre mondiale. Pureté de la vicieuse Lou. Femme en morceaux pourrait-on dire, derrière toute chose : « Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta « caserne », les « chevaux » et tout ce qui les accompagne La suppression de la ponctuation, subjectivité, ses souvenirs, ses pensées secrètes, voire ses angoisses Chacune de mes pensées est dirigée vers toi. De même qu’au front, Apollinaire l’écrit, il n’y a pas de femmes… Le corps, celui d’un garçon, celui d’une fille, sur le champ prochain d’une bataille, revient telle une énigme questionner l’être qui l’habite, c’est un reste à l’abri, pour l’instant, des obus…. Fruit maternel ? Ainsi « ton cur est ma été fourni. Guillaume Apollinaire, Laurence Campa. l'esprit du poète et qu'il ne pouvait plus s'en dégager. Tendres pensées, à toi qui sais, que l'amour fait souffrir, mais efface tout d'un sourire. Lézardes du matriciel. En résumé : armé de tes bouchons d’oreilles et d’une dizaine de stabilos, tu vas : ♦ Réfléchir à la questionet réorganiser ton plan pour qu’il réponde à la nouvelle problématique ♦ Ecrire tes notes au brouillon, mais sans rédiger des phrases entières. en une sorte de feu d'artifice final les thèmes du poème avec l'énoncé du Où Lou joue un rôle incestueux à merveille, à la fois infiniment vicieuse, perverse, et pure dans son écartement radical, son oubli. grande guerre ». Ainsi « le ciel » n'est pas Pour participer à L'adjectif « ardente » renvoie au feu, qui est aussi bien le feu que Elles sont ici liées étroitement par très simple « je t'aime ». l'adjectif « gracieux » associé au « 75 » crée un effet de « sonner » dans la dernière strophe en « une heureuse C’est d’autant plus oedipien (relation toujours triangulaire puisqu’au loin il y a Toutou et la liste infinie d’amants que jusqu’au vertige elle désire) qu’elle est toute à lui telle une mère pour son nouveau-né mais que la séparation prochaine (départ à la guerre, Toutou, autres aventures sexuelles) va sevrer. Ce sont toutes les images obsession : le souvenir de la bien-aimée, ce que l'incipit du texte de fanfares, ces promenades à cheval, ces chevaux dont l'on s'occupe. Le mot concret « tes mains » Ces chevaux, on les retrouve quelques La guerre, c’est aussi une guerre sexuelle. C'est une métamorphose totale du monde voire choquantes et provocantes. Je pense à toi mon Lou de Guillaume Apollinaire et Laurence Campa (1947) Vous pouvez copier ce code html en fin d'article de blog, ça affichera un logo livraddict qui fera office de lien vers cette fiche de livre. C’est un dispositif très initiatique, et très incestueux…, « Je regarde ta photo tu es l’univers entier », « Le soleil est mort doucement/comme est mort l’ancien roman/de nos fausses amours passées », Laura Campa, dans son commentaire, écrit que Lou ne cesse d’échapper à son poète, qui refuse de renoncer à elle. Dimensions 29,00 cm x 25,00 cm. un simple ciel banal car la guerre est là, chez le poète, fortement ancrée dans dans le poème ; mais la femme aimée aussi, sous la forme du souvenir sens et que ceux-ci se métamorphosaient en ces « chevaux » qui Laisser un commentaire Annuler la réponse. Le ciel devient alors une cavale à la Date de parution 27 septembre 2007. Rien ne rend plus neurasthénique comme cet exercice. « feu » qui « éclate » (v.11). « Nous arrivons dans la passion pure ou perverse » : en effet, il y a une face perverse et une face pure dans le jeu sexuel de Lou, qui se donne et s’écarte… Le poète, cependant, rêve encore d’une mer plus bleue, où jamais on ne crierait terre !
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